lundi 18 janvier 2010

Avatar (2009)

Aussi bien commençer avec une première entrée parlant du film dont tout le monde parle, le p'tit dernier de James Cameron, Avatar...

Sorti en grande pompe le mois dernier en plein temps des Fêtes, et précédé d'une réputation enviable d'innovateur au niveau de la technologie 3-D ainsi que de quelques jalons de franchis au niveau du raffinement des effets visuels, je me suis donc enfermé dans la salle 3-D du Cinéma Banque Scotia (Montréal) afin de constater de visu la véracité de tout ce blabla...

Je dois avouer que je partais déjà avec un certain parti pris, n'étant pas (ou plus) amateur de ce genre de récit de science-fiction fantasmagorique se déroulant dans une planète lointaine, etc... et là je me retrouve devant ceci : Dans un futur (très) éloigné, un bataillon de Marines américains débarquent sur la planète Pandora afin de poser les bases d'un projet de colonisation de la planète en vue d'y exploiter les abondantes ressources naturelles. Ils se heurtent, bien sûr, à l'opposition de la population, composée d'étranges humanoïdes à la peau bleu translucide. Un conflit s'ensuit et un soldat paraplégique est chargé d'infiltrer la population des pandéens grâce à la technique dite de "l'avatar" où celui-ci peut se glisser dans la peau d'un corps pandéen grâce à une sorte de transfert de ses fonctions cervicales... vous me suivez ? Enfin, tout cela bien sûr afin d'accumuler des informations pouvant servir au haut-commandement. Chemin faisant toutefois, l'empathie l'emporte et il se prendra de sympathie pour le peuple pandéen, ce qui l'amènera à se retourner contre ses supérieurs.

Pour la forme, rien à redire, Avatar a disposé d'un éléphantesque budget de 300 millions de biffetons et le résultat apparaît clairement à l'écran. Rarement les effets visuels, autrement dit dans le jargon, les CGI, auront paru d'une telle beauté, d'une telle clarté et surtout d'une telle véracité à l'écran. La splendeur visuelle du film est hallucinante. Il faut voir tous ces plans panoramiques de la planète et de sa faune dont nous gorge les yeux Cameron et son équipe (dont de magnifiques images d'ïlots flottants qui rappellent toutefois, non sans amusement, les pochettes des albums du groupe rock Yes créés par Roger Dean), le tout renforcé évidemment par la technologie 3-d qui nous propulsent littéralement dans cet univers façonné de toute pièce par le cinéaste.

Là où la sauce fige, c'est au niveau du fond. Côté contenu, ennui total. Scénario archi-convenu aux développements prévisibles, sorte de fable écologique un peu cucul sorti tout droit d'un récit à la sauce new-age, et je ne parle pas encore du volet romantique du récit, avec l'idylle entre le marine récalcitrant et une pandéenne très dégourdie aux grands yeux bleus. Tout ceci souligné à gros traits par la musique sirupeuse (encore) de James Horner. Mais Avatar ne s'arrête pas là, on y retrouve un véritable condensé des "défauts scénaristiques" de Cameron, comme cette fascination certaine qu'à le réalisateur pour tout l'appareillage et l'arsenal des militaires. Cameron adore les Marines, et ça se sent (vous vous souvenez de Aliens?) et cela provoque du même coup un certain paradoxe dans le propos du film, qui se veut en même temps une critique à peine voilée du complexe militaro-industriel, quoique le héros du film s'avère être lui-même un Marine. "How convenient!" comme on dit dans la langue de Shakespeare...

Enfin, Avatar confirme la tendance du côté de James Cameron : plus gros, plus fort mais avec de mois en moins de saveur. Metteur en scène brillant et excellent technicien, James Cameron n'a toutefois plus la verve visionnaire qui faisait le charme de ses premiers films (Terminator, Aliens, The Abyss...) et il confirme surtout, à l'instar de George Lucas, qu'il aurait grand besoin d'un scénariste de renom pour insuffler un peu de vie dans ses projets, car au niveau du script, Avatar n'est rien d'autre qu'un coup d'épée dans l'eau. Ainsi, à l'égal de Titanic, Avatar est un bien beau jouet ne renfermant que du vide sous la surface.

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