mercredi 25 août 2010

Film Noir Classic Collection Vol. 5

Alors que je croyais bien que la Warner avait mis un arrêt définitif à la parution de coffrets dédiés à la thématique du film noir, voilà que, plus de trois ans après la sortie du volume 4, le volume 5 arrive sur les tablettes. Le catalogue de Warner regorgeant de films noirs des années 40 et 50, il y a de quoi concocter plusieurs autres coffrets dans le futur.

Pour l'instant, voici donc ce cinquième coffret regroupant huit nouveaux titres qui se distinguent par leur réputation, disons plus obscure, que la plupart des titres déjà parus dans les coffrets précédents qui faisaient large part à certains classiques du genre. Toutefois, certaines des bobines ici présentes ne manquent surtout pas d'intérêt, et j'ai bien hâte de jeter un coup d'oeil sur Desperate (1947) d'Anthony Mann, Cornered (1947) d'Edward Dmytryk (Crossfire) et surtout Armored Car Robbery (1950) de Richard Fleischer (dont j'ai entendu parler avec beaucoup de bien) et Crime In The Streets (1956) de Don Siegel avec un jeune John Cassavetes dans le rôle d'un jeune truand !

Une grande Déception à noter au départ, l'absence complète de suppléments sur tous les titres, excepté deux bandes-annonces. Une douche froide pour les amateurs suite aux quatre coffrets précédents qui étaient plutôt bien remplis. Reste tout de même les films eux-mêmes qui sont enfin disponibles en format DVD. Je me tape le tout bientôt et je vous en reparle !

Le nouveau Danny Boyle est à nos portes !

Voici la bande-annonce du nouvel opus de Danny Boyle (Trainspotting/28 Days Later/Slumdog Millionaire), 127 Days, relatant l'histoire vraie d'un jeune alpiniste s'étant retrouvé coinçé sous un rocher pendant cinq jours alors qu'il tentait l'ascension d'un canyon...

jeudi 11 février 2010

Risky Business (1983)


Le décès récent de John Hughes nous a rappelé que le sous-genre dit du "film d'ado" pouvait s'élever au-dessus des comédies ineptes à l'humour pipi-caca-poil. Plusieurs élèvent M. Hughes au rang de père du "cinéma d'ado cérébral" (si je peux le nommer ainsi), mais toutefois, si M. Hughes a popularisé le genre dans les années 1980, il n'en est toutefois pas l'innovateur, car avant les Sixteen Candles (1984), The Breakfast Club (1985) et autres Ferris Bueller's Day Off (1986), il y avait déjà Risky Business (1983), mettant en vedette un tout jeune Tom Cruise pas encore totalement débarrassé de sa graisse d'ado pré-pubère...


Tom Cruise apparaît ici sous les traits de Joel Goodsen, jeune collégien issu de parents hyper-bourgeois d'une banlieue cossue de Chicago. Lorsque papa et maman s'envolent pour des vacances bien méritées sous les Tropiques, Joel en profite pour faire les 400 coups avec les copains de la fac, entre autres une virée avec la Porsche adorée du géniteur. Un soir, voulant relever le défi d'un ami, Joel saisit le téléphone et s'offre les services de Lana (Rebecca De Mornay), escorte de luxe et objet convoitée des fantasmes d'adolescents. Cependant, Lana sera aussi la cause d'une série de mésaventures successives pour le pauvre Joel...

Projet voué à l'échec à l'époque, Risky Business remporta un succès plus qu'inattendu, d'autant plus que Paul Brickman, scénariste et réalisateur, était presque inconnu à l'époque, ayant à son actif seulement deux scénarios pour deux productions (dont un des premiers films de Jonathan Demme, Citizens Band, sorti en 1977) et, de plus, l'univers collégien à l'époque se limitait à d'insipides comédies inspirées néanmoins par le fort drôle Animal House (1978) de John Landis. Ce qui va sans dire que Brickman s'est buté à des refus successifs des studios qui ne voyaient pas d'un bon oeil la comédie douce-amère qu'il avait en tête. Il réussit finalement à trouver le financement auprès du magnat du disque David Geffen (futur patron des studios Dreamworks) pour mener à bien son projet, et le reste fait partie de la légende, comme on dit.

Dès le générique d'ouverture du film, on sent déjà ce qui distincte Risky Business de la routine habituelle des "college comedies". Une mise en scène très stylisée, presque contemplative par moments, soutenue par la trame musicale très ambiante de Tangerine Dream (Sorcerer, Thief), et un script diablement intelligent se voulant un regard critique ainsi qu'un reflet sur l'Amérique reaganienne de l'époque caractérisée par une société obsédée par l'argent et l'appât du gain. Grâce à une écriture habile faisant belle part à des dialogues savoureux et incisifs, en plus de l'utilisation judicieuse du point de vue subjectif, Brickman s'élève d'au moins cinq crans au-dessus de ce qui aurait pu devenir une comédie égrillarde pour ados libidineux.

Tom Cruise (dans sa période pré-scientologie) est égal à lui-même, correct sans plus, jouant parfois un peu trop la carte de l'ado tombeur, mais tire parfois son épingle du jeu grâce à quelques moments où son jeu s'élève d'un cran. Ce film est d'ailleurs celui qui a fait de Cruise une vedette en devenir, grâce notamment à la célèbre "underwear scene" où celui-ci chante en petite tenue à l'unisson sur la chanson "Old Time Rock 'n' Roll" de Bob Seger, faisant de lui automatiquement la nouvelle "teen idol" du moment, cela avant que Top Gun le concrétise finalement au rang de superstar. Cependant, la galerie des personnages secondaires offre un tableau encore plus intéressant. Rebecca De Mornay (The Hand That Rocks The Cradle) trouve déjà ici à sa première apparition sur les écrans son meilleur rôle dans la peau de la mystérieuse call-girl, elle qui n'a pas réellement tenu ses promesses par la suite. Mentions spéciales aussi à Curtis Armstrong et Bronson Pinchot ainsi qu'une apparition drôlatique et remarquée du sous-estimé Richard Masur (The Thing, License To Drive) en recteur d'université. Par contre, la palme est remportée par Joe Pantoliano (The Fugitive), complètement loufoque dans le rôle de Guido, le souteneur de Lana.

Curieusement, malgré le succès remporté par son premier film, Paul Brickman se fit plutôt rare par la suite, avec seulement un autre film comme réalisateur (Men Don't Leave) tourné 1989 et ayant passé presque inaperçu, et quelques rares contributions comme scénariste (Deal Of The Century, True Crime) pour des productions n'ayant pas laissé d'impérissables souvenirs dans les mémoires. Il aura toutefois laissé sa marque avec ce film qui aura lancé une tendance cinématographique caractéristique des années 1980.

Infos DVD : Warner a récemment mis sur le marché (en 2008) l'édition 25ème anniversaire du film, incluant comme suppléments une piste de commentaires audio du réalisateur Paul Brickman accompagné de Tom Cruise ainsi qu'un petit "making-of" du film où les membres de l'équipe se livrent à une série de réflexions et d'anecdotes teintés de nostalgie. Le tout manque légèrement d'esprit critique avec un ton quelque peu trop complaisant, mais néanmoins, le tout se consomme assez bien.

Surveillance (2008)


Fille du vénéré David Lynch, Jennifer Chambers Lynch avait déjà tenté de suivre les traces de son illustre père avec le très médiocre Boxing Helena (1993), qui avait surtout fait parler de lui à l'époque alors que la production avait défrayé la chronique suite à une bataille légale entre les producteurs et Kim Basinger, qui avait décidé de briser son contrat in-extremis après lecture approfondie du scénario sulfureux qu'elle n'appréciait pas du tout. Basinger finalement remplacé par Sherilyn Fenn (visage connu de l'écurie lynchienne avec un rôle récurrent dans la télésérie Twin Peaks et une apparition mémorable dans Wild At Heart), le premier film de Mlle Lynch est maintenant surtout resté dans les mémoires pour ses excès outranciers lui ayant octroyé un statut de film culte à la saveur psychotronique.

Quinze ans plus tard, Jennifer Lynch refait surface avec Surveillance, sombre road movie à la saveur glauque empruntant beaucoup à l'univers de papa. J'avoue m'y être aventuré avec méfiance, ayant subi le cas Boxing Helena de visu et n'en ayant pas gardé de bons souvenirs. J'en suis toutefois sorti agréablement surpris.

Avec une intrigue simple (avec un dénouement cependant complètement inattendu) empruntant beaucoup à la fois à Wild At Heart, Twin Peaks et Lost Highway, le script de Kent Harper (co-rédigé avec Lynch) suit les traces de deux agents du FBI enquêtant sur une série de meurtres perpétrés par un mystérieux tueur en série dans les environs de ce qui semble être un bled du Nouveau-Mexique. Sans emprunter la voie des excès dérivatifs de son père avec une trame narrative très linéaire, Lynch fait montre ici d'une mise en scène beaucoup plus sûre et contrôlée, des séquences très bien construites et surtout une excellente direction d'acteurs, un élément qui manquait gravement à son premier film.

Il faut dire que Lynch dispose d'une excellente distribution, Bill Pullman (Lost Highway) en tête et qu'on a pas vu depuis des lustres, et Julia Ormond (Legends Of The Fall) dans un rôle à des lieues des rôles romantiques qu'elle se voyait fréquemment attribuer dans les années 1990. Soulignons aussi l'apport solide du canadien Michael Ironside (Scanners) en chef de police dépassé par les événements; le scénariste Kent Harper, hilarant dans le rôle d'un ripoux totalement barjo, et la jeune Pell James (Zodiac), impayable en jeune junkie délurée.

Sans être à la mesure des oeuvres de David Lynch, Surveillance n'en demeure pas moins fort sympathique et montre qu'après un faux départ, de prometteuses choses augurent à l'horizon pour Jennifer Lynch. Serait-ce grâce à la présence de papa Dave à titre de producteur ? On verra...

vendredi 29 janvier 2010

Bande-annonce: Wall Street - Money Never Sleeps

Et oui, Oliver Stone nous revient en revisitant le petit monde clinquant de la haute finance new-yorkaise avec une suite à son célèbre Wall Street (1987). Michael Douglas revient dans la peau de Gordon Gekko, qui apparaît ici fraîchement libéré des barreaux, et cette fois-ci, il est accompagné de Josh Brolin dans la peau du mouveau baron du quartier, et de l'inégal Shia LaBoeuf en jeune requin arriviste.

mercredi 27 janvier 2010

Dracula (1979)


On ne compte plus les adaptations au cinéma du célèbre roman de Bram Stoker depuis le célèbre classique de Tod Browning avec Bela Lugosi dans le rôle-titre en passant par les nombreuses adaptations et dérivés de la Hammer avec Christopher Lee. Inutile donc de les énumérer ici, je me concentrerai donc sur celle faisant l'objet de ce billet.

Cette fois-ci, c'est le cinéaste John Badham (Saturday Night Fever) qui s'y colle, ce qui peut sembler à priori surprenant, Badham se retrouvant ici bien loin de l'univers des discothèques new-yorkaises. Ceux pacontre qui connaissent la filmo de Badham plus en profondeur savent que l'on a affaire ici à un autre touche-à-tout du cinéma hollywoodien voguant de genre en genre, avec un succès toutefois inégal, que ce soit le drame sportif (Bingo Long), l'adaptation d'une pièce de théatre (Who's Life Is It Anyway?) ou le suspense technologique (War Games) tout en passant par le polar, genre qu'il a revisité le plus fréquemment et où il semble plus à l'aise (Blue Thunder, Stakeout), The Hard Way), ce qui ne le préserve point de quelques ratages, comme Drop Zone ou bien ce déplorable remake du Nikita de Luc Besson qu'est Point Of No Return.

Alors ici, Badham s'attaque à une grosse pointure de la littérature d'épouvante avec son petit Dracula bien à lui, adapté de la pièce de Hamilton Deane et John L. Balderston qui servit aussi de base pour l'original de Tod Browning. Pas de délires baroques aux arrières-goûts gothiques tels que le Dracula de Coppola, nous avons plutôt droit ici à une relecture à la sauce victorienne du roman de Bram Stoker. Qui plus est, Badham et son scénariste W.D. Richter (Invasion Of The Body Snatchers) vont même pousser l'audace jusqu'à transposer le mythe du vampire des Carpathes dans l'Angleterre du début du XXème, plus précisément en 1913, où l'on retrouve notre pote Vlad Dracul (Dracula pour les intimes, sous les traits suaves de Frank Langella) tout fraîchement débarqué du Demeter pour prendre possession de la vieille abbaye de Carfax, située tout près de l'asile dirigé par le Dr. Seward (Donald Pleasence). Il va sans dire que Dracula en profitera pour faire le plein de sang frais, tout en s'intéressa particulièrement à Lucy (Kate Nelligan), la fille du bon docteur, après avoir bien disposé de sa meilleure amie Mina (Jan Francis). Cependant, l'arrivée du professeur Abraham Van Helsing (Laurence Olivier), père de la malheureuse victime, viendra brouiller les cartes...

Les familiers de l'oeuvre de Stoker remarqueront immédiatement une autre liberté prise par cette adaptation, soit les rôles interchangées des personnages de Lucy et Mina, Mina étant la principale héroïne tandis que Lucy s'avère en fait l'amie au sombre destin, et le script de Richter ne s'arrête pas là, faisant de Mina la fille du professeur Van Helsing. De quoi faire fulminer les puristes qui crieront à la fumisterie !

Pour ce qui est du reste, le film de Badham n'est pas sans failles, surtout du côté de la construction narrative et de plus, la mise en scène s'avère quelquefois un peu lourde et manquant d'énergie et de rythme malgré quelques bons moments (l'intro sur le Demeter, la première "visite" nocturne de Dracula dans la chambre de Mina, la séquence de la crypte) mais toutefois, le tout se laisse voir sans ennui, grâce à une relecture intéressante mettant l'emphase sur l'aspect érotique teinté d'un certain romantisme noir qui transpirait dans le roman original (et dans les films de Terence Fisher chez la Hammer), et cela bien avant l'adaptation "définitive" de Coppola, quelques 13 ans plus tard. Heureusement, Badham ménage aussi les effets, s'appuyant plutôt sur une construction d'atmosphère bien amenée pour illustrer son récit, un gros merci à la superbe photographie de Gilbert Taylor (Frenzy, Star Wars) au passage.

Dans le rôle-titre, Frank Langella (Frost/Nixon) compose un Dracula qui, s'il n'est pas exactement à l'image du personnage imaginé par Bram Stoker, est néanmoins imprégné d'un charme sophistiqué et au flegme tout ce qu'il y a de plus britannique (malgré les allusions aux origines roumaines du comte) et certains pourront déplorer cette "britannification" du personnage mais néanmoins Langella nous fait la grâce de ne pas s'appuyer sur des effets grandiloquents pour composer son rôle, à l'inverse de Gary Oldman chez Coppola, dont l'accent boiteux tendait maintes fois vers la caricature. De plus, l'initiative de Langella de ne jamais porter de prothèses est bienvenue, renforçant l'aspect inquiétant et évitant le piège du grand-guignol qui risquerait de faire basculer l'ensemble dans la farce risible. Ayant déjà joué la pièce de Deane et Balderston sur les planches à Broadway, Langella habite littéralement le personnage et l'intérêt du film vient en majeure partie de sa contribution.

Il reste à louer rapidement le reste de la distribution. Le Dracula de Badham bénéficie d'un casting plus qu'intéressant. Outre Langella, on y retrouve l'incontournable Donald Pleasence (The Great Escape, Halloween), un habitué de l'épouvante, qui nous fait le coup de voler littéralement la vedette au reste de la troupe avec un Dr Seward plus qu'étrange avec ses innombrables tics, ainsi que la comédienne canadienne Kate Nelligan (Eye Of The Needle), plus "british" que nature dans la peau de l'aristocrate Lucy. Et je m'en voudrais de ne pas souligner la performance complètement délirante de Tony Haygarth dans le rôle du ghoule Renfield, qui nous gratifie probablement des moments les plus mémorables du film.

Loin d'être le meilleur Dracula au cinéma (c'est encore les films de Terence Fisher avec C. Lee qui remportent la palme slon moi), il n'en est pas pour autant le plus mauvais, et quoique inégale, la relecture de John Badham vaut un certain coup d'oeil, et s'avère un bon compagnon lors d'une soirée pluvieuse et orageuse. :)

Le film est disponible en DVD chez Universal dans une édition simple où le film est présenté dans son format original panoramique 2.35:1 avec une piste sonore DD Stéréo 2.0. Pas de version française, et en plus, nous avons droits aux sous-titres français "joualisants" qui sont monnaie courante chez Universal depuis quelques années. On peut se consoler avec, comme suppléments, une piste de commentaire audio du réalisateur en plus d'un "making-of" de trente minutes sur le tournage du film conçu expressément pour cette édition.

vendredi 22 janvier 2010

The Ghost Writer (bande-annonce)

L'année 2009 s'est terminée avec Roman Polanski qui a fait les choux gras de la presse internationale suite à son arrestation à Zurich alors qu'il s'était présenté à un festival de cinéma, cela faisant suite à la condamnation par un tribunal américain pour l'agression et le viol d'une adolescente commis en 1977. On sait que Polanski s'est exilé en Europe (précisément en France) par la suite, jusqu'à son inculpation par la police suisse il y a deux mois pour honorer les termes d'un traité d'extradition. L'affaire suit toujours son cours, mais en attendant, voici la bande-annonçe de The Ghost Writer, adaptation du roman The Ghost de Robert Harris, dont Polanski venait tout juste de terminer le tournage avant son arrestation...

Point fort : il est bon de voir Polanski se refaire la main (hum, jeu de mots non-intentionnel) sur un thriller, un genre où il excelle particulièrement.

Point faible: tout le battage médiatique entraînant son arrestation risque de nuire à la sortie en salle.